Série réalisée entre 2020 et 2021 entièrement sur draps de lin. Première inspiration qui m’est venue dès que je me suis installée dans dans mon atelier clichois.
Diptyque, 2020, Collage, impression et encre sur lin, 40x102cm chacun, collection privée 
Diptyque A, 2021, Collage, impression et acrylique sur lin 52x53cm Collection privée 
Diptyque B, 2021, Collage, impression et acrylique sur lin 52x53cm 
Sans titre bleu, 2021, Collage, impression et acrylique sur lin 52x107cm Collection privée 
Sans titre III 2020 Collage, impression et encre sur lin 94x103cm Collection privée 
Sans titre orange 2021 Collage, impression et acrylique sur lin 52x134cm Collection privée 
Sans titre carré 2021 Collage, impression et acrylique sur lin 54x57cm Collection privée 
Sans titre II 2020 Collage, impression et encre sur lin 45x108cm Collection privée
Dans la série « Drapés » Chloé Lethbridge explore son monde intérieur.
Initiée il y a un an, en plein confinement, ses peintures pourraient presque être un hommage rendu à la couche, au lit, cet espace intime avec lesquels nous ne faisons plus qu’un le temps d’une nuit.
Il y eut tout d’abord des draps et des lits, larges et accueillants ; puis s’y allongèrent des femmes, étendues ou blotties, un homme assis.
Le dessin est ensuite devenu peinture, le papier a fait place à des draps de lin qui avaient sans doute aussi beaucoup à dire. Et les scènes, figuratives bien que stylisées, ont fait place à l’abstraction.
Chloé Lethbridge superpose morceaux de papiers, fils et encrages en une accumulation de textures et de techniques (linogravure, monotype, encre, peinture, collages…) qui ne sont pas sans rappeler la façon dont sont faits les nids.
Et ça tombe bien car chez Chloé le nid et le lit ne font qu’un. Les vocables qu’elle emploie pour parler de l’un ou de l’autre sont d’ailleurs sans équivoque : abri, refuge, cocon, espace rassurant et protecteur…
Ainsi donc, par-delà ses peintures, Chloé Lethbridge nous interprète avec pudeur ce besoin de réconfort et de retour à soi que beaucoup d’entre nous ont expérimenté et expérimentent peut-être encore depuis ce 16 mars 2020…
Caresser du regard les « drapés » de Chloé Lethbridge c’est se promener entre les couches subtiles d’un palimpseste intime, c’est déambuler le long d’une parenthèse silencieuse et ressourçante, c’est quitter, le temps d’un rêve, nos espace-temps contrariés pour s’abandonner sans remord ni honte à la douceur d’un songe artistique.
Julien CRESP, photographe, galeriste.
CL paintings 